Avoriaz - Une architecture de neige
Les Éditions deux-cent-cinq et le CAUE de Haute-Savoie présentent le deuxième titre de la collection de guides «a&s» — architecture et stations — consacré à Avoriaz, station dessinée par Jacques Labro, Jean-Marc Roques et Jean-Jacques Orzoni. Audacieuse et inclassable, Avoriaz concrétise une utopie: celle d’un domaine skiable extraordinaire, d’une station de sports d’hiver zéro voiture, d’une Métropolis des Alpes futuriste en parfaite adéquation avec la montagne.
Le choc provoqué par l’audace des premières réalisations d’Avoriaz, imaginée tel un îlot suspendu au-dessus d’une falaise, est énorme. Là, des bâtiments libres et agiles dialoguent avec le paysage semblables à des corps habitant la montagne et se jouant de ses contraintes.
Son rapport intime avec la montagne et sa topographie font le génie du lieu: Avoriaz puise dans l’architecture vernaculaire et dans un mimétisme des falaises rocheuses alentour. Ici, la neige est un matériau de l’architecture, un élément de la relation au paysage.
Dès son ouverture en 1967, le lieu est plébiscité par les visiteurs, couru par les people, couvert par les médias. Saluée, adulée, fréquentée, Avoriaz connaît un succès éclatant car elle concrétise une utopie: celle d’un domaine skiable extraordinaire, d’une station de sports d’hiver zéro voiture, d’une Métropolis des Alpes futuriste… Façonnée sur plus de quarante ans par l’architecte Jacques Labro et ses complices, Jean-Jacques Orzoni et Jean-Marc Roques d’abord, puis Simon Cloutier, elle prouve que créativité et opération immobilière ne sont pas incompatibles.
Nombreux sont ceux qui considèrent qu’«Avoriaz apparaît comme un tournant dans la production architecturale française: une œuvre charnière».
La singularité d’Avoriaz est d’être à la fois inclassable et parfaitement située dans le débat architectural du XXe siècle: en rupture avec la pratique dominante de l’époque, elle aspire à retrouver une proximité avec les habitants et une expression onirique qui suscite une familiarité et un sentiment de bien-être.
À Avoriaz, labellisée «patrimoine du XXe» depuis 2003, l’architecture n’est pas le but mais le moyen d’un séjour ludique en harmonie avec la nature montagnarde. C’est ce qui fait aujourd’hui encore sa force.