TERRITOIRES HETEROTOPIQUES au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris
Le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris présentera l’exposition TERRITOIRES HETEROTOPIQUES du 14 octobre au 16 novembre 2024
Cette exposition, réalisée sous le commissariat de Caterina Zevola & de Gregory Lang, invite neuf artistes à concevoir des environnements in situ, produire des gestes architecturaux et à investir amplement plusieurs espaces du Centre, et pour certains des espaces de monstration non conventionnels: galerie, théâtre, cinéma, cours extérieures.
Cette exposition, envisagée sur le thème de la déconstruction spatiale, révèle et relève les espaces potentiels de l’architecture du site CWB. Elle propose une approche spéculative qui se distingue par sa capacité à explorer et susciter des idées, des scénarios ou des concepts prospectifs, basés sur la pratique de créateurs et créatrices actants. Mais elle offre surtout une qualité de regards aiguisés, portés sur l’espace, qui entraînent des choix de l’ordre de la poïétique et génèrent de nouvelles expériences à vivre et partager.
L’exposition sera l’occasion de découvrir comment les artistes exposés, par le biais notamment du détournement, de l’emprunt, de faux-semblants, de l’onirisme et de l’imaginaire,fabriquent autant d’hétérotopies, de nouveaux paysages mentaux spéculatifs, et sondent des récits alternatifs du monde.
Parmi les neufs invités, deux bureaux d’architectes FWB
Le collectif BENTO défie une idée reçue sur la construction et la durabilité, en utilisant des éléments organiques et vivants qui évoluent, questionnant ainsi nos relations avec l’habitat et le vivant. Ils proposent une zone humide immersive, accessible au public à l’intérieur d’une black box. Cet univers se compose de lumière, de matières vivantes, notamment des tuiles de mycélium - la partie végétative du champignon - qui diffusent une lumière rougeâtre entre leurs lamelles, et d’eau sous différentes formes, y compris à l’état gazeux, renforçant la perception vaporeuse, et liquide de l’espace atmosphérique s’articule autour d’un élément central vivant : un bac rempli d’eau au sol, grouillant de plantes, surmonté d’un grand luminaire en mycélium. Cette installation transforme une boîte noire neutre en un lieu de perception unique, entre laboratoire et serre. Elle offre une expérience sensorielle, visuelle, olfactive et tactile où le public peut déambuler, jouant avec sa perception de l’espace et du vivant.
Le collectif Traumnovelle renverse par un dispositif scénique la logique traditionnelle de l’espace théâtral, en créant une grotte dans l’espace habituellement réservé aux spectateurs. Ce dispositif de l’espace inversé invite à se tenir sur la scène, offrant une nouvelle perspective pour contempler la profondeur d’un nouveau paysage signifié par couches successives. Il s’agit d’une archéologie anticipée, qui, en racontant un futur possible, explore l’histoire des souterrains sous diverses formes : carrière, ossuaire, champignonnière, abri précaire, lieu de contrebande et de résistance, de raves et de concerts. Ce récit multidimensionnel permet d’imaginer les multiples vies que ces espaces souterrains ont pu ou pourraient avoir. Le dispositif de lumière crée un espace et une atmosphère de contemplation amenant les visiteurs à un état de quiétude et d’introspection. Cette installation scénique ne se contente pas de renverser les rôles entre la scène et les spectateurs ; elle propose également l’expérience immersive de la potentialité de mondes souterrains.