Massifier le réemploi dans les marchés
Rédigé par le collectif belge Rotor et l’agence d’architecture Bellastock, le guide « Intégrer le réemploi dans les projets de grande échelle et les marchés publics » est disponible en français, depuis fin janvier, sur le site du programme Interreg Europe du Nord-Ouest. Objectif : accompagner pas à pas les maîtres d'ouvrage pour définir leur besoin et utiliser tous les outils afin de mettre en œuvre le réemploi dans leurs opérations.
Le projet FCRBE (Facilitating the circulation of reclaimed building elements) a été mis en place dans le cadre du programme Interreg pour l'Europe du Nord-Ouest, afin de faciliter le réemploi dans la construction en créant des outils de méthodologie communs, après avoir constaté que seulement 1 % des éléments de déconstruction serait réutilisé. Il a démarré en 2019 pour trois ans avec plusieurs partenaires belges, français – incluant le CSTB - et britanniques. La publication du guide « Intégrer le réemploi dans les projets de grande échelle et les marchés publics » en anglais et en français en est l’un des aboutissements.
Cette boîte à outils s’adresse en priorité aux maîtres d’ouvrage afin de leur permettre d’intégrer des matériaux réemployés dans leurs projets de construction neuve ou de rénovation. Les stratégies énoncées s’adaptent aux marchés publics mais également aux marchés privés et à des projets de moindre envergure. A noter que ces principes peuvent être aussi transposés pour les aménagements d’espace publics, les infrastructures paysagères, etc.
Trois sections composent ce guide. La première décrit les différentes manières de formuler un objectif de réemploi. La deuxième présente les différentes approches possibles pour contractualiser. L’ultime section, elle, comporte 18 fiches thématiques afin d’approfondir certaines notions liées au réemploi (clauses de réexamen et variantes, critères de sélection, bilan du réemploi, etc.).
Formuler l’objectif
Définir l’objectif de réemploi permet d’expliciter les attentes auprès des intervenants de l'acte de construire tels que l’architecte, les BET, les entrepreneurs, etc. Pour y parvenir, le guide préconise de « prendre connaissance du contexte » dans lequel s’inscrit le projet. Pour ce faire, il faut avoir un aperçu des acteurs, des sources de matériaux et des dynamiques locales.
En outre, le réemploi peut également s’articuler avec d’autres ambitions environnementales relatives au choix des matériaux. En effet, des réflexions sur l’impact environnemental, les besoins d’entretien, de réparation et de démontage peuvent être utiles au projet.
A noter que l’objectif défini doit figurer dans les documents de marchés et exprimer clairement la vision de la maîtrise d’ouvrage. Cette dernière, pour réussir à fixer son objectif de réemploi, peut être accompagnée par un prestataire de service. Cette mission d’assistance va lui permettre de fixer ses ambitions en matière de réemploi dans les documents de marché et peut également comporter d’autres volets, tels que la réalisation d’un inventaire des matériaux réemployables, l’identification des matériaux adéquats…
Intégrer le réemploi dans les marchés publics
Pour intégrer le réemploi dans le cadre d’un marché public, le guide détaille cinq approches, à l'aide de schémas pédagogiques. La passation de deux marchés distincts (service et travaux) et le marché de conception-réalisation sont considérés comme les deux approches principales. Les trois approches complémentaires sont la passation d’un marché de fourniture pour l’acquisition de lots de matériaux, la mise en œuvre d’un accord-cadre de travaux intégrant du réemploi voire la mise en place d’un lot dédié au réemploi dans un marché de travaux. Le choix entre les différentes approches dépend le plus souvent des habitudes et des préférences de la maîtrise d’ouvrage.
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