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Société décarbonée versus économie circulaire

Société décarbonée versus économie circulaire

En France, une étude de l’INEC et Capgemini tire la sonnette d’alarme

Dans le cadre d’une démarche de neutralité carbone à l’horizon 2050 en Europe, plusieurs voies réglementaires sont au programme, mais souvent limitées à leur domaine d’expertise : climat, biodiversité, recyclage, énergie, économie circulaire. A ce jour, peu de passerelles existent entre le développement d’une société décarbonée et l’économie circulaire.

Une étude permet de quantifier à la fois les ressources naturelles nécessaires à la transition bas carbone et les déchets qui seront générés pour les besoins de cette transition. Elle les quantifie en tonnes, en euros et en criticité. La quantification en valeur d’import et en criticité de la transition bas carbone constitue un apport inédit de l’étude. Autre spécificité : elle porte sur les trois grands domaines de la transition bas carbone et circulaire : l’électrification (y compris l’hydrogène), les biomasses et la construction. Pas moins de 15 technologies et 14 ressources ont été évaluées.

Quels leviers circulaires mettre en œuvre en priorité ?

D’après les conclusions de l’étude, une stratégie bas carbone intégrant des leviers efficaces de l’économie circulaire doit comprendre à la fois des objectifs quantitatifs sur l’ensemble de la séquence (Eviter, Réduire, Recycler, Réemployer) et travailler sur de grands chantiers tels que : l’écoconception intégrale, l’organisation de filières territoriales, le digital, la R&D et formation, ainsi que les aspects réglementaires et économiques.

Une criticité qui risquerait d’être multipliée par 16 d’ici 2050… mais une planification circulaire renforcée permettrait de diviser cet impact par quatre

Dans le cas d’une transition bas carbone qui ne prendrait pas suffisamment en compte les enjeux de ressource et de circularité, la criticité sur les métaux et minéraux serait multipliée par 16 d’ici 2050. Au contraire, dans un second scénario qui bénéficierait d’une politique de circularité renforcée, la criticité sur les métaux et les minéraux serait seulement multipliée par 4. Cela constitue encore un défi, mais ce gain de -76% rendrait la transition bas carbone significativement plus résiliente.

Baisser les besoins en ressources en effectuant des choix stratégiques, aller vers la résilience économique et améliorer la durabilité des écosystèmes naturels

Dans un scénario où la circularité des ressources et des déchets serait concrétisée, les leviers circulaires « Eviter » et « Réduire » permettent d’obtenir une baisse de 44 % des besoins bruts en ressources. 

L’étude fournit à cette fin un comparatif de la criticité de ces dernières. Dans le domaine des énergies, la criticité par kWh produit est la plus faible pour les biomasses et le nucléaire, suivis par l’éolien en mer, l’éolien terrestre, l’éolien en mer, le solaire et l’hydrogène. Par kilomètre parcouru, la criticité la plus faible concerne les véhicules thermiques fonctionnant au biométhane, puis viennent les véhicules à hydrogène, et enfin les véhicules électriques qui sont les plus intenses en ressources. Enfin par mètre carré la rénovation est nettement moins critique que la construction neuve.

Réindustrialiser par le recyclage et le réemploi

Enfin, l’étude permet d’établir que les leviers Recycler et Réemployer dynamiseraient considérablement la réindustrialisation de la France. D’ici 2050, les flux industriels de retraitement des déchets seraient multipliés par 10 en tonnages, par 25 en valeur, et par 75 en criticité traitée.

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