L’année 2025 connaîtra un nombre record de faillites dans le secteur de la construction
Une étude menée par l’assureur-crédit Allianz Trade porte un nouveau regard sur la situation mondiale du secteur de la construction. Par rapport à l’an dernier, les derniers chiffres concernant les faillites (janvier-août 2024 par rapport à janvier-août 2023) montrent une augmentation de +20 % en Allemagne, +31 % en France, +35 % en Italie et en Suède, mais seulement +4 % pour les Pays-Bas. En Belgique, l’augmentation est de +21 %. Rien qu’en septembre 2024, 306 entreprises belges du secteur de la construction ont fait faillite, et la plupart des entreprises de construction travaillent sous le seuil de rentabilité ou à perte.
Selon Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux chez Allianz Trade, la construction est l’un des trois secteurs les plus touchés par le grand nombre de faillites. « Il s’agit souvent d’entreprises avec un capital très élevé qui connaissent des retards. Parce que les paiements tardent à arriver. Ou parce que la réalisation des projets est sans cesse retardée en raison de l’absence de permis, de l’opposition des riverains ou de recours. »
Le rapport d’Allianz Trade met aussi explicitement en garde les grands groupes de construction quant à leur vulnérabilité. Durant le premier semestre, 30 entreprises qui enregistraient un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions € ont fait faillite, notamment en Europe et en Asie.
Bien que les analystes d’Allianz Trade prévoient un rebond prudent du secteur de la construction en 2025, la situation reste fragile et précaire, selon Johan Geeroms. Entre autres en raison du resserrement des budgets publics (pour les logements et les infrastructures), des difficultés à trouver du personnel qualifié (dans les petites entreprises en tout cas), du vieillissement de la population et des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes.
Johan Geeroms nourrit l’espoir que la baisse des taux d’intérêt pourrait redonner un coup de pouce au secteur, bien qu'il faille souvent attendre six mois pour que l'industrie en tire réellement profit. Le rapport d’Allianz Trade indique notamment que le taux d’endettement élevé des entreprises de construction européennes les rend particulièrement vulnérables. La Belgique se situe dans la zone rouge, avec un ‘net gearing’ de 67 %. Une baisse des taux d’intérêt et des coûts des matériaux pourrait soulager le secteur de la construction. Et ce, malgré le coût de la main-d’œuvre qui augmente, la règlementation sans cesse plus contraignante et les marges minimes.