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Les Fleurs de la Maladie : installation artistique des tests COVID-19 recyclés

    L'installation Les Fleurs de la Maladie par Subset a reçu le Prix du Jury au 17ème Festival des Architectures Vives à Montpellier

    Quelle valeur accordons-nous à la santé après plus de trois ans de pandémie de COVID-19 ? Dans quelle mesure nos expériences personnelles et nos souvenirs diffèrent-ils de l’époque où les restrictions de contact, voire les couvre-feux nocturnes, ainsi que les tests et les contrôles fréquents, constituaient un cadre strict dans lequel il fallait se mouvoir ?

    Pour interpréter le thème du festival "Sacralité", Hannah Fuchsenberger, Anne-Fleur Ising, Atidh Jonas Langbein, Gianna Neumann et Helio Philipp Spiess ont conçu une installation qui suscite un engagement personnel et émotionnel à l’égard des conséquences de la pandémie de COVID-19 par le biais d’une expérience esthétique et sensuelle : telles des fleurs blanches, 1482 cassettes de test COVID-19 flottent au-dessus d’une plate-forme bleue. Les Fleurs de la Maladie posent la question de la valeur que nous accordons à notre propre santé et à la santé publique en général.

    Au cours des dernières années de pandémie, les tests rapides COVID-19 sont devenus un compagnon constant et une garantie de contact sûr, de santé et de conscience tranquille. La sécurité que les tests devaient apporter dans la vie quotidienne pendant la pandémie contraste avec la légèreté et la volatilité des fleurs. Elles se balancent au gré du vent ou s’immobilisent en fonction du temps : si le résultat d’un test COVID-19 peut apporter une certitude momentanée, la santé — ou en l’occurrence le terrain — est toujours un état fragile qui peut être déséquilibré à tout moment par des facteurs extérieurs. Plus que jamais, la santé a été définie comme le plus grand sanctuaire de notre société, qui s’est immobilisée pour la sauver.

    L’installation a été construite principalement à partir de matériaux de récupération dans une cour représentative du centre historique de Montpellier : douze plateaux de table Eiermann, qui auraient été mis au rebut à l’université Bauhaus de Weimar en raison de leur forte usure, ont été poncés à la main, repeints et vissés sur une sous-structure de lattes de bois dans la cour. 1 482 tests corona ont été appliqués aux plateaux sur des tiges métalliques de 1 mm dans une grille géométrique claire. Elles ont été données par une école de Munich qui les avait achetées pour tester les élèves, mais elles sont arrivées à expiration avant l’utilisation prévue et auraient dû être éliminées.

    En recréant et en réutilisant des matériaux, l’installation "Les Fleurs de la Maladie" thématise les approches durables et respectueuses de l’environnement dans les arts, ouvre ce type d’espace à des interprétations variées et encourage les spectateurs à réfléchir à la valeur de la santé dans notre société. Les fleurs permettent aux visiteurs de partager leurs souvenirs personnels et leurs expériences de la pandémie.

    — 10 février 2024 —