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L’architecture au service de la guérison

Depuis 1994, le Centre régional de rétablissement Isuarsivik offre aux résidents des 14 communautés du Nunavik au nord du Québec (Canada), des services spécialisés liés à des problèmes de toxicomanie et de traumatismes. Il a été créé par les Inuit, pour les Inuit. Le Centre offre un programme avec hébergement qui répond aux besoins de la région en soutenant les personnes aux prises avec une dépendance liée à l’alcool ou à la drogue.

Le nouveau Centre Isuarsivik permet de tripler la capacité d’accueil de son précédent emplacement tout en offrant un nouveau programme de guérison qui inclut les familles. Il offre également un soutien spécialisé aux femmes enceintes. Ce projet majeur témoigne de l’engagement des organisations régionales et des gouvernements à soutenir les Nunavimmiut dans leur quête de guérison. Son ouverture officielle s’est déroulée à la fin du mois de septembre 2023.

Conception du nouveau centre

Le nouveau Centre de rétablissement se déploie sur une péninsule rocheuse surplombant la rivière Koksoak à Kuujjuaq. Le contact avec la nature est au cœur du parcours de guérison. Le cadre physique s’allie avec la nature pour créer l’environnement culturel propice à l’accompagnement au traitement développé par Isuarsivik. Le centre embrasse le paysage avec ses deux grandes branches d’urpik- saule arctique, plante aux propriétés médicinales, symbole de l’organisme.

La zone d’accueil est située à l’intersection des deux ailes, véritable lieu de confluence humaine. Les deux ailes du bâtiment se rencontrent autour d’un grand qaggiq, espace circulaire (inspiré de l’igloo communautaire inuit, lieu de rassemblement et de partage ancestral), véritable cœur battant du centre, à ce niveau et à l’étage au-dessus on retrouve les espaces publics, services de thérapie et bureaux. Deux petits qagguit, plus intimes sont situés à chaque extrémité des ailes d’hébergement, lieux de vie des clients, « invités » qu’ils servent. 

Les couleurs du paysage automnal du Nunavik s’invitent dans les intérieurs, les investissant de riches tonalités végétales, d’oranges, de verts et d’ocres. L’extérieur s’inspire de l’urpik. Le revêtement sobre met en valeur la terminaison des ailes, les qagguit recouverts de bois, dont la couleur chaude évoque le doux chatoiement des chatons ou bourgeons des saules de l’arctique.

Intégration d’œuvres d’art

Plusieurs œuvres d’art ont été intégrées au projet permettant à des artistes locaux d’exprimer la culture de la communauté :

L’urpik a été réinterprété par l’artiste Alec Gordon en façade principale. Les chatons ou bourgeons sont rétroéclairés, rappelant le doux chatoiement de la plante. L’œuvre est ainsi visible durant les longues nuits d’hiver.

Les tunniit (tatouages faciaux des femmes inuit) créés par Sarah May ont été intégrés à divers endroits à l’intérieur sur les parois de verre et sur l’ébénisterie.

Le qullialuk (grand qulliq, lampe à l’huile traditionnelle inuit, puissant symbole de vie, de lumière et de chaleur) accueille les invités à l’entrée principale du centre. Cette sculpture est le fruit de la collaboration des artistes Mattiusi Iyaituk, Benjamin Isaac, George Kaukai, Charleen Watt, Sarah May & Pascale Archambault.

— 4 février 2024 —