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Restauration du château d'eau

Défendre l'eau en tant que priorité humaine et comprendre sa condition de source inépuisable de vie qui maintient l'existence est la base sur laquelle se développent les travaux de consolidation et de restauration de la Tour de l'eau d'Aledo en Espagne.

Ces travaux dirigés par les architectes José Amorós Martínez y Alberto Amorós Martínez ont permis de découvrir de nouveaux aspects de ce magnifique édifice défensif, d'où l'on peut découvrir une partie de l'histoire du lieu. La tour qui est parvenue jusqu'à nous est connue sous le nom de Tour de l'Eau et date du XVe siècle. Sa récupération volumétrique est réalisée fidèlement à son tracé d'origine, en suivant les techniques et en utilisant les matériaux trouvés dans l'édifice médiéval.

Ainsi, les travaux de renforcement et de colmatage sont réalisés à l'aide de coffrages en bois in situ remplis de chaux blanche, de pierres et de sable local, ce qui permet de retrouver l'aspect rougeâtre présent dans toutes les pentes. La tour se camoufle ainsi dans l'environnement, devenant un sommet de plus né de la terre. La base conserve sa silhouette en escalier avec sa maçonnerie de moellons et ses fondations en mortier, tandis que les nouveaux murs sont construits en calicastrada selon le module existant utilisé à l'époque, avec une mesure castillane de 0,80 cm, là où les tapiales s'élèvent, récupérant ainsi la hauteur originale de la tour.

Les nouveaux murs sont en retrait, à l'ombre des originaux, retardant leur aplomb et séparés par un géotextile dans une attitude de respect et de révérence à l'égard de ce qui a été fait à l'origine de la tour.

L'intervention ne concerne pas seulement la tour, mais l'ensemble du complexe. L'environnement est son fidèle compagnon, celui qui lui apporte soutien et sens. Lors de l'intervention, l'environnement est soigneusement entretenu, nettoyé et reboisé avec des plantes indigènes, du thym, du romarin, du lentisque et des cistes qui retrouvent l'empreinte du lieu. La tour n'a de sens qu'à partir de ce lieu, comme une singularité trouvée sur les pentes de cette vallée, où l'intervention est justifiée par sa topographie accidentée, comme un point d'accès à un village d'Aledo qui habite sur ses hauteurs.

Une nouvelle porte en forme de corne permet d'accéder et de contrôler la mine d'escargots située à côté de la tour, qui commence son voyage au pied de la pente pour pénétrer dans les profondeurs de la terre à travers sa galerie infinie où l'eau coule. La porte est résolue par un geste subtil, en utilisant des plaques d'acier que l'on laisse rouiller, séparées les unes des autres pour permettre à la lumière d'entrer et d'assurer la ventilation nécessaire au passage souterrain. Aujourd'hui, la Tour de l'eau a été récupérée, ses blessures ont été guéries et elle a retrouvé sa fière allure. Aujourd'hui, l'histoire continue, et de nouveau les grives des rochers viennent sur le lieu dans leur vol impatient, le scorpion trouve un abri dans la pierre, et le chant des cigales accompagne l'ombre des branches.

— 12 décembre 2023 —