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Une palette sobre

    Située sur un terrain d'angle dans le contexte des maisons édouardiennes traditionnelles à pignon du quartier High Park de Toronto, la résidence Westminster vise à donner un sentiment sous-jacent de familiarité et de continuité à l'intérieur de la forme archétypale du toit.

    Dissimulé dans un toit en terre cuite très pentu, le projet explore la notion d'occupation spatiale du dessous du toit, un peu comme un grenier. L'empreinte compacte est contrebalancée par le toit à deux versants surdimensionné, qui produit des espaces de type cathédrale qui s'ouvrent volumétriquement sur le dessous de la pente raide du toit de la chapelle, ponctué par des lucarnes éclairées par le haut.

    Au rez-de-chaussée, un grand porche couvert flottant occupe la cour latérale du terrain d'angle sous le lourd toit en porte-à-faux et s'étend jusqu'à un jardin privé. La chambre principale s'ouvre sur une haute lucarne qui surplombe le jardin derrière un brise-soleil de 20 pieds de haut, qui protège un balcon privé et donne l'impression d'être dans une cour au sein de la parcelle de la ville.

    La forme simple du projet de Batay-Csorba Architects est une composition de trois figures monolithiques sombres, un volume bas et sombre revêtu de briques, un lourd toit triangulaire revêtu de pierre et de hautes lucarnes rectilignes. Le toit lourd plane de manière asymétrique sur le premier étage, mettant en porte-à-faux l'abri de voiture couvert et le patio latéral, et produisant une dynamique troublante entre les volumes simples. De taille et de matériau similaires, les lucarnes prennent des positions diamétralement opposées dans le projet, l'une ancrant la façade ouest au sol, et la lucarne est, inexplicablement en porte-à-faux, planant au-dessus de l'abri de voiture.

    L'atmosphère matérielle est un mariage entre l'antre du méchant et un refuge léger et aéré (il s'agissait d'un mariage littéral des objectifs des partenaires). La palette sobre se compose de noyer teinté foncé, de travertin lourd et non rempli, de béton et de murs sombres et texturés à la chaux qui se juxtaposent fortement à des murs à double hauteur, remplis de lumière et à la chaux douce, à des planchers en chêne blanc à larges planches nouées et à des draperies et tissus en lin doux. La séquence de passage d'une expérience spatiale caverneuse et comprimée à son inverse est racontée au fur et à mesure que l'on se déplace dans la maison.

    L'entrée principale du bâtiment est ponctuée par une saillie flottante en acier de ¼ » qui fait office d'enceinte semi-privée et de seuil. Cet espace intime à l'extérieur de la maison prolonge les conditions sombres et comprimées de l'entrée et de la circulation à l'intérieur.

    La palette extérieure comprend des matériaux naturels qui se patineront doucement avec le temps et ne feront plus qu'un avec le paysage de sédum qui ne nécessite que peu d'entretien, des bardeaux de toit en terre cuite lourds, rugueux et texturés, des briques pressées à la main dans une délicate variété de détails de la structure que l'on retrouve dans le contexte voisin, des bardages et des écrans verticaux en bois brossé à la main, de minces saillies en aluminium recouvertes de peinture en poudre, de l'acier galvanisé brut et une combinaison de béton brut et lisse coulé sur place. Cette palette de textures de pavés de béton coulés en place s'accumule pour former les marches d'entrée et les murs de soutènement autour d'une cour de sous-sol en contrebas, offrant un espace extérieur privé et orienté vers le sud à partir de la salle de jeux.

    Le patio en béton gravé à l'acide de la cour latérale est détaillé de manière à flotter au-dessus du paysage en pente, et il est relié au bâtiment par un drain linéaire continu galvanisé à fente.

    — 26 janvier 2025 —