‘Partenaires particulaires’
La Fondation CAB à Saint-Paul-de-Vence présente une exposition qui met en dialogue des artistes historiques du mouvement Supports/Surfaces avec des artistes de la scène contemporaine.
Elle a l’honneur d’accueillir une exposition consacrée aux artistes historiques du mouvement support/surface et à d’autres artistes de la scène contemporaine, avec Hugo Vitrani comme commissaire de l'exposition.
Mais la Fondation CAB est plus qu'un espace d'exposition. C'est la destination ultime de l'art et du design qui comprend, entre autres :
- - une maison démontable de 6x6 mètres, conçue en 1944 par Jean Prouvé et disponible à la location,
- - quatre chambres d'hôtes conçues par l'architecte Charles Zana,
- - le café-restaurant SOL, décoré avec des meubles de Charlotte Perriand,
- - un jardin de sculptures avec des œuvres de Richard Long, Bernar Venet et Peter Downsbrough.
Supports/Surfaces est un mouvement artistique qui fut l'un des groupes fondateurs de l'art contemporain français, tant en peinture qu'en sculpture. Sous le nom générique de Supports / Surfaces se manifestent, entre 1970 et 1971, au travers de quatre expositions collectives, des artistes, originaires pour la plupart du Sud de la France, partageant des propositions théoriques et plastiques communes. Sous cette appellation exposent ensemble au début des années soixante-dix André-Pierre Arnal, Vincent Bioulès, Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Toni Grand, Bernard Pagès, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour, André Valensi et Claude Viallat. Singularité du mouvement durant cette période, les artistes se réclament pour la plupart du champ pictural – à l’exception de Bernard Pagès et de Toni Grand – bien que les œuvres déstabilisent le spectateur alors habitué aux toiles tendues sur châssis.
L’exposition Partenaires particulaires agit comme un champ de (parfois mauvaises) graines, à partir d’un nœud réunissant une dizaine d’œuvres historiques de Supports/Surfaces. Ce nom de code d’un mouvement avant-garde, de courte durée mais toujours très actuel, a marqué l’histoire de la scène française de la fin des années 1960 et du début 1970 à travers un retour à la peinture abstraite dans une version brute, augmentée d’une bonne dose de savoir-faire. Peintures sans pinceau, tableaux sans châssis, toiles pliées, brûlées, bois assemblés, empreintes tamponnées…
Pour La peinture en question, première exposition de ce groupe qui n’a cessé de s’agrandir et de s’auto-critiquer pour mieux se quitter publiquement, ces lignes font office de manifeste.
En 1969, Louis Cane, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour et Claude Viallat affirment : « L’objet de la peinture, c’est la peinture elle- même, et les tableaux exposés ne se rapportent qu’à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un « ailleurs » (la personnalité́ de l’artiste, sa biographie, l’histoire de l’art, par exemple). Ils n’offrent point d’échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divagations oniriques du spectateur.
L’exposition présente aussi des œuvres d’autres artistes, historiques ou d’aujourd’hui, de Londres, Mexico, New York, Los Angeles, Toronto, Martinique ou encore Paris. Kapwani Kiwanga, Brandon Ndife, Robert Overby, Ernest breleur, Renée Levi, Jack O’Brien, Miho Dohi, Myriam Mihindou, Ladji Diaby, Torkwase Dyson, Melinda Fourn, Edith Dekyndt, Hall Haus…
De la peinture à l’image en mouvement en passant par la sculpture et le design, la Fondation CAB permet ici de réunir autant de pratiques qui manipulent les imaginaires premiers des matières précaires, des empreintes aux compositions-décomposées, aux opérations, abstractions mouvantes et lumineuses, assemblages et recyclages, etc. Ainsi l’enjeux / le jeu se situent dans un dépassement des œillères, des postures et des frontières qui se jouent du système D, particule de la matière.
- Partenaires particulaires, du 14 mars à 2 novembre 2025