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La réforme fiscale pourrait stimuler l’installation de pompes à chaleur

La publication des résultats de sa dernière enquête nationale sur le chauffage a incité le fabricant de pompes à chaleur Daikin à organiser une table ronde dans son Experience Centre de Wavre. Quatre spécialistes y ont évoqué les évolutions possibles dans un avenir proche.

Dans l’enquête, qui constitue la partie principale de cette étude sur le chauffage, six Belges sur dix ont indiqué qu’ils pensaient que la transition vers les énergies renouvelables allait s’accélérer. L’enquête a également montré clairement que la sensibilisation et l’orientation du gouvernement, de l’industrie elle-même et des médias sont nécessaires pour une transition énergétique durable. 

“La Flandre investit déjà dans les maisons de l’énergie et les coaches énergétiques. Nous devons bien former ces coachs et les évaluer à temps, afin de procéder aux ajustements nécessaires. En effet, de nombreuses personnes ne savent pas encore que leur maison est effectivement prête pour une pompe à chaleur et, vers la fin de la durée de vie de leur chaudière, elles peuvent demander à un installateur d’installer une pompe à chaleur”, a souligné Luc De Smet, directeur de la stratégie et de l’innovation chez Daikin.

Les membres du panel ont indiqué que le gouvernement devrait également prendre des mesures politiques supplémentaires pour encourager la transition énergétique. “Par exemple, le cadre fiscal actuel taxe beaucoup plus lourdement la consommation d’électricité que celle de gaz naturel. Un renversement de cette politique pourrait convaincre les utilisateurs finaux d’installer plus rapidement une pompe à chaleur au lieu d’opter pour le gaz naturel traditionnel”, a fait remarquer Vincent Vancaeyzeele, responsable de la technologie et de l’innovation au sein de l’organisation sectorielle Techlink. Ce changement, combiné à l’augmentation de la production d’électricité verte en Belgique et en mer, rend également la Belgique beaucoup moins dépendante des pays étrangers et de la politique internationale.

Des motivations pas uniquement financières

Mais les motivations financières, ainsi que l’apparence, restent le facteur décisif lorsqu’il s’agit d’investir dans un logement. “Bien que les résultats de l’enquête montrent que de nombreux Belges ne connaissent pas toujours leur consommation d’énergie pour le chauffage, 59 % d’entre eux déclarent toujours vouloir investir pour rendre et maintenir leur logement économe en énergie. La rénovation énergétique n’arrive qu’en troisième position, après la cuisine et la salle de bain, bien que l’installation d’une pompe à chaleur coûte moins cher que la rénovation d’une cuisine ou d’une salle de bain”, a déclaré Luc De Smet.

Climat 2035

“Les données de consommation de nos clients correspondent largement aux résultats de l’enquête”, commente Tom Defruyt, responsable de l’innovation chez le fournisseur d’énergie Eneco. “Environ la moitié de nos clients ont une consommation de gaz pour le chauffage qui est inférieure à 15 000 kWh. La division entre la consommation de gaz pour le chauffage et pour l’eau chaude et la cuisine n’est pas négligeable, et nos clients disposant d’un compteur numérique peuvent depuis peu contrôler cette consommation dans une application. Une estimation correcte de la demande de chaleur est une première étape importante pour passer à une pompe à chaleur. Le passage aux pompes à chaleur est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques.”

“La plupart des personnes qui se chauffent principalement au gaz déclarent ne pas savoir combien d’énergie elles consomment pour le chauffage”, nuance Sam Hamels, chercheur en énergie affilié à l’Université de Gand. “Nous devons toujours être prudents avec les données autodéclarées, cependant. Je pense que les consommations réelles sont un peu plus élevées”.

Texte : Koen Mortelmans

— 6 octobre 2023 —