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Économie circulaire : quatre tendances de demain

Économie circulaire : quatre tendances de demain

Se mobiliser pour répondre plus fort encore à la crise sanitaire. Transformer et innover. Voilà l'ambition de l’économie circulaire. Déjà ancré dans notre quotidien, comment ce modèle tend-il à se développer ? Quatre tendances à suivre.

Réinventer la possession : des idées en vrac

La frugalité. Symbole vertueux de la consommation responsable, ce nom s’oppose aujourd’hui aux années de consommation de masse. La consommation tend à se politiser, à s’engager. Mais à l’heure où, selon une étude de l’Observatoire de la consommation responsable, 60 % des Français estiment qu’il est difficile de consommer de façon responsable, comment agir au quotidien pour réduire l’impact environnemental de sa consommation ? De nouvelles pratiques de consommation émergent comme le vrac et le réemploi, par exemple en cosmétique avec la start-up Cozie, et il est important d’inclure le client à l’usage. Pour Emmanuel Delannoy, consultant associé PIKAIA, expert en biomimétisme et en économie circulaire, cette « innovation immatérielle, suppose de nouvelles modalités, et nécessite de transformer un service en valeur ». Et de repenser la philosophie de l’entreprise. L’usage tend à prévaloir sur la propriété, qu’il y ait une plus-value ou non de l’objet. La start-up Repack, par exemple, fabrique des emballages de colis réutilisables. Retour à l’envoyeur !

Passer du silo à la collaboration

En préambule du chapitre dédié aux territoires de son Cahier de Tendances, Citeo analyse l’utilité collective : « Face à des enjeux de société de plus en plus complexes et imbriqués, l’idéal collaboratif cesse d’être une utopie et apporte aujourd’hui des solutions concrètes. L’essor de l’économie collaborative, l’émergence de nouvelles valeurs de partage apparaissent comme autant de manifestations d’un nouveau rapport à la proximité qui conduisent au réinvestissement de l’hyper local ». Les entreprises comme les collectivités s’en saisissent. Si la proximité devient une valeur forte, l’innovation qui en découle est plus grande encore. Pour Cliona Howie, directrice Économie Circulaire et Transition EIT Climate – KIC, « l’échelle locale joue un rôle de pivot car elle regroupe les cinq leviers non-négociables du changement systémique : l’éducation, la politique locale, la finance, l’engagement social et l’innovation technologique ». Les entreprises peuvent parfois se sentir isolées, mais les start-up du changement sont là pour leur tendre la main. Et cela se ressent dans les projets : on parlera d’Utile Ici, qui référence des lieux de dépôt d’objets dans les centres-villes, d’Inex, qui identifie les gisements de déchets dans les entreprises et stimule leur utilisation sur les territoires, ou encore d'Earthwake qui a créé une machine transformant les déchets en carburant.

Deep tech et transformation digitale : développer les outils de la durabilité

Oui, le numérique et la technologie participent à la problématique environnementale en affichant une empreinte carbone conséquente, que celle-ci soit due à la production des matériaux ou au stockage des données. Toutefois, de nombreux acteurs tentent d’inverser la tendance et déclarent que l’impact des outils numériques peut être positif. Désormais, le mariage entre “deep tech” et “tech for good” est une union heureuse. Appliquée à l’économie circulaire, c’est avec des innovations séditieuses que cette frugalité 2.0 se crée, notamment sur la problématique des déchets. Pour Carlo Ratti, architecte et ingénieur, directeur du MIT Senseable City Lab, « le « Big Data » et l’IA nous permettent de mieux comprendre la dynamique des déchets ». Alors comment cela s’applique-t-il concrètement ? En analysant le type de déchets et leur taux de contaminants grâce à la reconnaissance d’images que porte la start-up Fotonower, puis en misant sur la traçabilité augmentée, de la production à la fin de vie de l'objet. On pense notamment à l’entreprise Digimarc, qui intègre des codes-barres sur les packagings pour améliorer la qualité et la performance du recyclage.

Miser sur les matières innovantes

Réinventer la possession, améliorer le suivi des déchets et des packagings est primordial, et il est impossible de ne pas considérer cette trinité sans penser à la conception des matières. Citeo y réfléchit dans son cahier de tendances : « Cette urgence climatique impose un usage maîtrisé des matières premières, l’autosuffisance énergétique et des cycles vertueux de transformation pour instaurer une transition systémique, afin de produire mieux, de façon autosuffisante, éco-responsable et socialement engagée. C’est tout un système de production et gestion qu’il faut intégralement repenser ». Et le repenser par le prisme du biomimétisme ? Pour Kalina Raskin, directrice générale chez Ceebios, « les matériaux bio-inspirés, c'est-à-dire inspirés par ces matériaux biologiques, sont ainsi susceptibles de contribuer à l’éco-conception et donc à l’économie circulaire ». Dans ces matériaux bio-inspirés, on notera le retour de la cellulose et des avancées technologiques autour de sa transformation, notamment par CelluloPack et son plateau repas recyclable ou encore celui du packaging en papier souple thermoscellable proposé par CyclePack. Autre innovation côté matériaux : le biosourcé avec l’exemple de Ecovative et Grown bio qui créént des emballages à partir de rebuts agricoles et de champignons.

Source : www.ladn.eu

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