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Place à la reconversion

Place à la reconversion

Le master plan élaboré pour redonner vie aux friches industrielles laissées à l’abandon prévoit le développement d’activités économiques diversifiées sur les différents sites. A Liège, il est question d’affecter les différents hectares à des projets issus de filières d’économie circulaire, d’énergie renouvelable, à de la logistique et à la filière bois. Le master plan identifie aussi des outils à conserver pour garder la mémoire de l’activité sidérurgique, notamment le haut-fourneau B et les bâtiments des chaudières à Seraing ; une vingtaine de wagons-torpilles, le château d’eau, le hall G et les bâtiments des anciens laboratoires à Chertal (Herstal). Les différents projets pourraient entraîner la création de 2.500-3.000 emplois à Liège. A Charleroi, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS) a annoncé la création d’un quartier du futur pour les militaires sur le site de Carsid avec la création de 1.000 emplois directs à la clé. Différents campus verront le jour sur les autres espaces pour accueillir des PME (technologies propres, etc.).

Décidée à offrir une nouvelle vie aux anciens sites sidérurgiques désertés par ArcelorMittal en région liégeoise et Duferco à Charleroi, la Wallonie déploie des efforts pour dépolluer ces dizaines d’hectares avec pour ambition d’y accueillir de nouvelles activités économiques. Une étape importante vient d’être franchie avec la réalisation d’un master plan qui balise la reconversion des différentes friches industrielles dans les deux principaux bassins économiques de la région. Les grandes orientations des deux masters plan ont été présentées vendredi par la Sogepa et le ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus (MR) aux côtés des auteurs ayant réalisé les deux masters plan.

282 hectares à redéployer à Liège

A Liège, le master plan a été élaboré par le bureau français TER associé à une équipe multidisciplinaire (Idea Consult pour la partie économique, Baumans Deffet pour l’architecture et l’urbanisme, Indigo pour les aspects énergie et mobilité et Ekladonia pour la partie environnement et biodiversité). Ils ont rencontré toute une série d’acteurs économiques (SPI, etc.). « C’est une étape décisive qui est franchie aujourd’hui pour rencontrer notre objectif ambitieux de réhabiliter 100 hectares de friches industrielles par an. Il est capital de ramener de l’activité économique sur ces sites liégeois, témoins du passé industriel de la Wallonie. C’est un tournant pour la région liégeoise qui confirme que nous avons (et nous allons) enfin faire bouger les lignes », a commenté Willy Borsus, également vice-président du Gouvernement wallon.

A Liège, les discussions sont toujours en cours avec ArcelorMittal pour permettre à la Région wallonne d’acquérir les sites sur lesquels le groupe sidérurgique ne développe plus d’activités. Ils représentent un potentiel de 282 hectares. « La volonté d’ArcelorMittal de vendre ces sites est claire et nous, nous souhaitons les acquérir pour les remettre dans le circuit économique. Le but aujourd’hui est de faire en sorte que la Région ne paie pas trop cher », explique Renaud Witmeur, président du comité de direction de la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne.

La Région wallonne a dégagé un budget de 21 millions d’euros pour la déconstruction hors sol des sites. Quant à la dépollution du sous-sol, ArcelorMittal a la garantie qu’il ne paiera que pour une décontamination industrielle des sites. Si la Région wallonne veut y développer des logements, c’est elle qui paiera le surplus du montant de dépollution…

Différents axes de reconversion : économie circulaire, filière bois, etc.

En attendant que les discussions aboutissent avec ArcelorMittal sur le prix de cession des terrains, la Région wallonne a déjà identifié les grands axes de leur reconversion. Ces axes sont l’économie circulaire, les énergies renouvelables et l’hydrogène, l’acier et l’industrie décarbonée, la filière bois, la logistique et les industries culturelles et créatives. A côté des PME et des industries qui viendront s’installer sur ces territoires dépollués, on devrait y trouver aussi des bureaux et des logements. Certains sites se sont déjà vu assigner des activités à accueillir en fonction de leur positionnement géographique, de leur configuration et de leur proximité avec les habitations. A titre d’exemple, le site du Haut-fourneau 6 à Seraing devrait abriter des activités de formation ou de loisir ou des logements d’habitation. Sur le site du HFB, on devrait y découvrir des activités culturelles et créatives (publicité, musique, mode, etc.). Vu la proximité du site de la cokerie avec la Meuse et les voies ferrées, il pourrait accueillir des activités relevant de l’économie circulaire, du recyclage ou encore de la logistique. On pourrait localiser des entreprises spécialisées dans l’hydrogène ou issues de la filière bois. D’après les auteurs du master plan à Liège, la reconversion des sites d’ArcelorMittal pourrait entraîner la création de 2.500 à 3.000 emplois.

Mais la reconversion ne signifiera pas faire table rase de tout le passé sidérurgique. « Par respect pour les travailleurs qui ont porté cette vie économique, nous garderons un certain nombre de témoignages du passé », s’est engagé le ministre Borsus. Les outils à conserver sont notamment le haut-fourneau B et les bâtiments des chaudières à Seraing ; une vingtaine de wagons-torpilles, le château d’eau, le hall G et les bâtiments des anciens laboratoires à Chertal (Herstal). Question d’échéance, il n’en a pas fixé pour la concrétisation du projet de redéploiement des sites pour éviter de s’enfermer dans un agenda.

Des campus de PME à Charleroi

La même philosophie a été développée à Charleroi pour les sites de Duferco-Carsid (Porte ouest). Dans le master plan rédigé par le bureau d’études Studio Viganò, il est ici question d’implanter sur le site de Carsid un Quartier du Futur (QdF) pour les militaires, d’après la ministre fédérale de la Défense, Ludivine Dedonder (PS). « Le quartier du futur n’est pas qu’un projet immobilier mais une réelle opportunité humaine et économique. Sa conception semi-ouverte permettra un partage et une coopération poussée avec les acteurs économiques et les institutions publiques. C’est le développement d’une Défense qui non seulement œuvre à notre sécurité, qui intervient à l’étranger ou sur le territoire national lorsque des crises surviennent, mais c’est aussi une Défense qui œuvre à la relance économique, contribue à l’innovation industrielle et académique, et surtout offre des perspectives d’avenir à ceux qui la rejoignent », précise-t-elle.  Le Quartier du Futur entraînera la création d’un millier d’emplois directs et autant en indirect.

A Charleroi, il est question aussi de constituer des campus forts qui accueilleront des PME développant des activités notamment dans le secteur du cleantech (ou technologies propres, c’est-à-dire les techniques et les services industriels qui utilisent les ressources naturelles, l’énergie, l’eau, les matières premières dans une perspective d’amélioration importante de l’efficacité et de la productivité). Le master plan a identifié le parc métropolitain du Phare Ouest comme un espace idéal pour construire des bureaux pour conforter les deux grandes entreprises présentes sur le site (Thy-Marcinelle et Industeel). Le master plan intègre des propositions en vue de constituer un système d’espaces publics, de culture et de paysage qui permettraient de relier les différentes entités de la Porte Ouest. A Charleroi, on évoque la création de près de 3.000 emplois grâce au master plan.

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